Jeunes et politique en Afrique: pourquoi sont-ils mis en marge?

Le Forum multipartite régional organisé par l’Institut Gorée, du 13 au 15 octobre 2021 sur le thème : « Gouvernance et espace civique : repenser l’inclusion et participation des femmes et des jeunes » a permis de diagnostiquer les barrières et les défis qui font obstacle à la participation active des jeunes et des femmes au processus de gouvernance démocratique dans les pays du Sahel.

A l’issue des échanges et des débats dans les travaux de groupes, les participants, assistés par des experts, ont fait une évaluation du rétrécissement de l’espace civique pour les jeunes leaders politiques en Afrique. Des facteurs bloquants qui ont pour noms:

  • Manque de confiance aux capacités des jeunes ;
  • La peur au quotidien et les scènes de violences ;
  • Déficit de formation et d’accès à l’information ;
  • Déficit d’engagement ;
  • Manque de charisme pour pouvoir convaincre la population
  • Absence de dialogue ;
  • Méthode ultra violentes utilisées ;
  • L’avènement des réseaux sociaux avec la menace des libertés ;
  • Désespoir et manque de formation et de compétences techniques ;
  • Déficit de mentora ;
  • Manque de ressources suffisantes,
  • Manque de vision politique,
  • Manque de confiance en soi
  • Manque de confiance de la société aux jeunes
  • Insuffisance des mesures d’accompagnement ;
  • Impatience juvénile ;
  • Mentalité patriarcale ;
  • Pesanteurs sociales ;
  • Manque de tribunes d’expression 

Face à la multiplicité des éléments réducteurs de l’espace civique pour la jeunesse, il urge de repenser l’engagement des jeunes en Afrique pour plus d’apport et d’influence active sur les politiques publiques.

Ainsi, de l’avis de nos participants, appuyés par des experts, les jeunes doivent investir l’espace civique dans les domaines les plus importants (environnement, éducation et citoyenneté), investir les partis politiques, se doter d’un engagement citoyen intégré et être professionnellement compétents. Ils doivent aussi s’engager dans les communautés de base et les associations. Les jeunes doivent également se doter de compétences du processus d’élaboration et de mise en œuvre et de suivi des politiques publiques et intégrer les cadres de participation dans l’élaboration des politiques tant au niveau local que national. Ils gagneraient par ailleurs à développer une influence politico normative dans l’élaboration des politiques publiques, notamment la phase mise sur les agendas. En outre, améliorer le positionnement, le pilotage et le portage constitutionnel des ministères dédiés aux jeunes serait tout aussi bénéfique.