Leadership des femmes dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix: les femmes partenaires clés dans la consolidation de la paix et la prévention des conflits

Dans la poursuite de sa mission et de ses objectifs, le Gorée Institute, Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique, considère les femmes comme des partenaires clés notamment en ce qui concerne la prévention des conflits et la consolidation de la paix à l’échelle du continent. C’est tout le sens du projet « African Women in Action /Femmes Africaines en Action (AWA) », conceptualisé et mis en branle dans le cadre de son programme « Prévention des conflits et Consolidation de la Paix en Afrique de l’Ouest ».

A travers ce projet-phare, le Gorée Institute entend soutenir et promouvoir le leadership des femmes ouest-africaines à tous les niveaux du processus de paix, en vue de contribuer à mettre fin à la discrimination « sexospécifique » et développer des méthodes inclusives de prévention et de gestion pacifique des conflits. Le but ultime recherché est d’engager activement les femmes dans les processus décisionnels en faveur de la paix, tant au sein de leurs communautés qu’aux niveaux national et sous-régional.

Tout compte fait, le Gorée Institute en accordant une importance particulière au leadership des femmes dans les processus de prévention des conflits et de consolidation de la paix prend un pari audacieux, commandé par trois nécessités urgentes :

     i.        Augmenter l’efficacité et la compétence des femmes dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix dans la sous-région ;

   ii.        Promouvoir les initiatives des femmes et des groupements de femmes traditionnellement marginalisés dans l’effort de consolidation de la paix et dans les mécanismes de responsabilisation permettant de prévenir les conflits en Afrique de l’ouest ;

iii.        Renforcer le rôle dirigeant des femmes leaders dans la construction de la paix et de la justice en Afrique de l’ouest.

Pour le Gorée Institute, la prise en charge de ces préoccupations majeures doit se poursuivre, parce que les femmes jouent un rôle clé dans les processus de prévention des conflits, de consolidation de la paix et de construction de démocraties viables en Afrique de l’ouest. Les femmes portent toujours le fardeau de la guerre et de la violence, par conséquent, il est essentiel qu’elles soient entendues dans tous les aspects de la construction de la paix.

INTRODUCTION

Les conflits n’ont pas de genre, d’aucuns diraient. Pourtant, ils n’affectent pas les hommes et les femmes de la même manière et dans les mêmes proportions. Derrière les statistiques sur les pertes humaines et économiques, se cachent des réalités vécues différemment par les hommes et par les femmes.

Qui plus est, les femmes vivent un conflit de façon particulière et conçoivent la paix différemment des hommes. Il est donc nécessaire de reconnaître et d’intégrer ces différences à tous les niveaux des processus de prévention des conflits et de consolidation de la paix. Autrement dit, il est crucial d’adopter une perspective d’égalité des sexes, si l’on veut que ces processus aboutissent avec succès.

Pour le Gorée Institute, l’égalité hommes-femmes est bien plus qu’un simple droit humain fondamental : sa réalisation comporte des ramifications sociopolitiques majeures. D’une part, l’autonomisation des femmes, et leur représentation accrue dans les instances décisionnelles régionales, sous-régionales, nationales et locales, est une garantie de paix et de stabilité sociales en Afrique. D’autre part, l’égalité d’accès et la pleine participation des femmes aux structures de pouvoir, ainsi que leur contribution à tous les efforts déployés pour prévenir et régler les conflits, sont indispensables au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité humaine à l’échelle du continent.

A travers le présent atelier sur le thème « Leadership des femmes dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix en Afrique de l’ouest », le Gorée Institute agit en faveur de la présence, de l’influence, de la participation effective et du rôle leader des femmes dans la prise de décisions visant à empêcher ou à résoudre les conflits à l’échelle ouest-africaine, voire au-delà.

CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS

En 2000, le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé la Résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité. La résolution 1325 fait référence à deux questions importantes. D’une part, elle reconnaît l’impact spécifique des conflits armés sur les femmes et les jeunes filles. D’autre part, elle fait allusion aux rôles que les femmes et les jeunes filles peuvent jouer dans la consolidation de la paix.

En 2008, le même Conseil de sécurité revient à la charge avec la Résolution 1820 sur la violence sexuelle comme arme de guerre, et deux autres résolutions en 2009 : la résolution 1888 qui précise les engagements pris à la suite de la résolution 1820, et la résolution 1889 qui, elle, précise les engagements pris à la suite de la résolution 1325. Ces quatre résolutions (1325,1820, 1888 et 1889) sont complémentaires et attirent l’attention sur les efforts visant à intégrer l’égalité hommes-femmes dans toutes les sphères et les étapes de consolidation de la paix.

Depuis l’approbation de ces résolutions, la question des femmes, de la paix et de la sécurité a été présente sur l’agenda international sur une base constante, quoique avec des résultats différents. Elles représentent un important pas en avant, étant donné qu’elles s’attaquent à la fois à l’impact des conflits armés et la capacité des femmes à devenir des agents de la paix et à surmonter la vision réductionniste qui considère celles-ci comme de simples victimes de la guerre.

Aujourd’hui, plus de dix ans après l’adoption à l’unanimité de la résolution 1325 et malgré les efforts de plusieurs organisations et réseaux de femmes, la promotion des initiatives des femmes et de leur représentativité dans les instances décisionnelles est restée presque à son stade initial de promesses et de bonnes intentions : très peu de réalisations ont été faites.

Il arrive que la volonté des femmes de participer à la prise de décisions soit ignorée, tout comme les mesures de discrimination positive essentielles et nécessaires pour mettre fin à la discrimination dans le domaine public. Il arrive également que les besoins urgents de relèvement des femmes soient négligés lors de l’évaluation des besoins au lendemain d’un conflit et qu’ils ne soient pas pris en compte lors de l’établissement du budget d’affectation des fonds publics.

Au-delà des pourparlers de paix, il existe une grande variété de processus de prise de décision relatifs à la consolidation de la paix dont les femmes se trouvent souvent exclues : les processus de réforme constitutionnelle, la planification des élections, l’évaluation des besoins au lendemain du conflit et la détermination des priorités, les conférences de donateurs, et bien d’autres encore.

C’est pour contribuer à renforcer la présence, la participation et l’influence des femmes aux processus de paix en Afrique de l’ouest que le Gorée Institute, à travers son projet AWA initie cet atelier de formation de trois jours à l’intention de 25 femmes leaders des organisations féminines en provenance des 8 francophones d’Afrique de l’ouest : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.

Dans le long terme, le présent atelier vise la réalisation des dispositions de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ; des dispositions pertinentes du Traité Révisé de la CEDEAO, en particulier l’article 63 ; les dispositions pertinentes du CPCC et de l’AAPS ; et les dispositions des articles 40 à 43 du Protocole Additionnel sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance.

A court et moyen terme, L’atelier marquera le lancement officielle du projet AWA dont la finalité est d’emmener le plus grand nombre possible d’organisations et réseaux de femmes en Afrique de l’ouest à intégrer dans leur planification stratégique des activités relatives aux thématiques de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix.

BUT ET OBJECTIFS

Le but de la session de formation est de renforcer les capacités de 25 femmes leaders des organisations féminines dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix, afin d’accroître la présence et l’influence des femmes dans les instances de prise de décisions en faveur de la paix.

Ø  OS 1 : Renforcer les capacités des participantes en matière d’analyse des causes, des éléments déclencheurs, de la dynamique et des formes de conflits, des facteurs et de la dynamique sociale qui renforcent la résistance de la communauté au conflit ;

Ø  OS 3 : Renforcer les compétences des participantes en matière compréhension des situations de conflit, d’anticipation et de transformation de la dynamique des conflits aux plans communautaire, national et sous-régional ;

Ø  OS 4 : Fournir aux participantes des connaissances sur le leadership féminin et leur rôle pour la réussite des processus de paix en Afrique de l’ouest ;

Ø  OS 5 : Emmener les participantes à développer une profusion d’idées susceptibles de promouvoir leur pleine participation à des processus de paix dans leurs communautés.

RESULTATS ATTENDUS

Ø  Les bénéficiaires ont acquis les compétences nécessaires en matière d’analyse des causes, des éléments déclencheurs, de la dynamique, des facteurs et des formes de conflits, et savent mieux entreprendre des activités sur ces questions dans leurs communautés ;

Ø  Les 25 participantes sont formées sur les questions liées à la participation des femmes aux processus de paix et comprennent maintenant leur rôle clé pour la réussite de ces processus ;

Ø  Les organisations dont sont issues ces 25 bénéficiaires ont inclus dans leurs plans stratégiques pluriannuels des activités liées à la participation des femmes dans les processus de paix et mettent en œuvre ces activités en tant que groupements de femmes leaders dans leurs communautés ;

Ø  les 25 bénéficiaires ont vu leurs compétences renforcés sur les thèmes suivants: la violence à l’égard des femmes et des filles dans les situations de conflits et de post-conflit, l’égalité hommes-femmes dans la gestion et résolution des conflits ;

METHODOLOGIE ET FORMAT DE LA FORMATION

La session de formation de trois jours sera tenue dans les locaux du Gorée Institute : une atmosphère de travail amicale et coopérative. Approche méthodologique de la formation :

Ø  Approche participative

Ø  Organisation de sessions théoriques

Ø  Organisation de sessions pratiques et jeux de rôle qui permettront d’appliquer les acquis théoriques.

BENEFICIAIRES

25 femmes leaders des organisations féminines en provenance des 8 francophones d’Afrique de l’ouest : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.

La participation à l’atelier est uniquement sur invitation et est ouverte aux responsables clés des organisations de femmes travaillant aux niveaux local, national ou régional.

Pour plus d’informations, nous vous prions de nous contacter par courriel à la fois à l’adresse: info@thenext.goreeinstitut.org, frederic.ndecky@thenext.goreeinstitut.org et aurelie.carlot@thenext.goreeinstitut.org

PAYS CIBLES

Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo.

PERIODE : 19 au 21 décembre 2014